Projet de fin d'études - Université Chouaïb Doukkali - Département de langue et littérature françaises Filière « études Française »


L’utilisation des TIC dans l’enseignement primaire à l’école publique Marocaine pendant la pandémie de la Covid-19

Sous la direction de :

 

Pr. Khalil MGHARFAOUI

&

Pr. Abdelouahad MABROUR

- Etude quantitative auprès de quatre-vingt-dix enseignants des écoles primaires publiques -

Introduction

La pandémie de Covid-19 a mis en lumière l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication dans le système éducatif marocain.

Cette pandémie a provoqué un bouleversement dans de nombreux secteurs d’activité, y compris l’enseignement. Des mesures de confinement sont appliquées à toutes les villes du Maroc et le gouvernement marocain a décidé de fermer les établissements scolaires le lundi 16 mars 2020.

Au moment du confinement, les écoles primaires publiques marocaines, l’échantillon de notre recherche, étaient dans l’obligation d’assurer une continuité pédagogique et faire face à cette situation de crise sanitaire. Elles ont basculé vers une transition numérique de différents modes de fonctionnement (cours à distance, travail synchrone et asynchrone, classes inversée...etc).

En revanche, ces écoles se trouvent confrontées à une réalité à visée sociale. Les TIC nécessitent des moyens, un investissement financier et des ressources humaines permettant la mise en place et la pratique.

Après le confinement, les enseignants et les élèves sont touchés par cette transformation digitale. On peut la considéré comme une découverte pour certains et une expérimentation pour d’autres.

Actuellement, malgré les cours en présentiel, de nouveaux formats de cours ont eu lieu, tel la classe hybride. Les formations, non plus, n’ont pas échappé à ce changement.

L’objet de cette étude est de démontrer que cette pandémie a accéléré l’usage des TIC dans l’enseignement primaire à l’école publique marocaine et que ces technologies peuvent favoriser davantage l’apprentissage en autonomie des élèves.

Le passage obligatoire aux cours à distance a permis de revoir l’usage pédagogique du numérique, la disponibilité des ressources complémentaires, la gestion du temps et du groupe classe et les moyens disponibles. Aussi, la formation et l’implication des enseignants peuvent contribuer à l’utilisation performante desdites technologies et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage.

Alors, Quel est l’impact de cette pandémie de Covid-19 sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement à l’école publique marocaine ?

Des questions sont à poser pour clarifier les divers aspects et identifier les différents angles de ce problème :

·        Cette crise sanitaire de Covid-19 a-t-elle permis de découvrir ou renforcer l’exploitation les TIC dans l’enseignement primaire publique au Maroc ?

·        Quelles sont les outils d’accompagnement et de formation mis en place au profit des enseignants du primaire de l’école publique par le Ministère de l’Éducation National Marocain ?

Les hypothèses suivantes permettent de donner quelques éléments de réponses à nos questions :

L’utilisation des TIC dans l’enseignement primaire pendant et après le confinement était une découverte et aussi une expérimentation des nouvelles techniques pour enseigner. Une nécessité pour faire face à une situation de crise.

La pratique des TIC dans les écoles primaires publiques marocaines nécessite des moyens et des formations adéquates pour se familiariser avec ces outils, sans négliger l’implication de l’enseignant, le facteur essentiel de contribution au capital culturel de l’élève.

Suivant les statistiques de 2015-2016 du dépliant « l’éducation nationale en chiffre», le nombre des enseignants est plus élevé dans les écoles publiques que dans les écoles privées. (Ministère de l'Éducation Nationale, de la formation professionnelle, 2015)

Alors, les enseignants pratiquant dans les écoles primaires publiques marocaines de la ville d’El Jadida seront l’échantillon d’étude.

Quatre-vingt-dix enseignants ayant exercé pendant et après le confinement seront visés par cette enquête. Les enseignants du milieu rural seront majoritaires suivant les résultats des statistiques de la source ci-dessus (Ibid.).

Par le biais d’une étude descriptive, la population cible sera abordée via un questionnaire numérique « Google Forms » en français.

Afin d’avoir une idée claire sur l’impact de cette pandémie sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement du primaire à l’école publique au Maroc, le questionnaire est divisé en trois parties.

La première partie concerne le profil de l’enseignant (sexe, âge, niveau d’étude, type d’école, expérience, équipement personnel en TIC, niveau de manipulation de l’informatique).

La deuxième partie est dédiée à la période avant la pandémie de Covid-19. L’objectif est de connaître les pratiques de l’enseignement en classe. L’autonomie de l’élève et l’implication de l’enseignant favorisent l’innovation et la facilité d’interaction dans l’apprentissage. Aussi, la réalisation des projets fait partie des pédagogies actives qui visent à ce que l’élève soit un acteur de son apprentissage, comme signalé dans les orientations pédagogique de la vision stratégiques 2015-2030.

La connaissance de bases en informatique, l’accès à la formation, l’usage des outils numériques mis en place par le Ministère de l’Education Nationale donnent une vision sur la qualité de l’enseignement, le profil et l’implication de l’enseignant.

Quant à la troisième partie, en temps de la pandémie de covid-19, c’est pour étudier le bouleversement qu’à subit le système éducatif et notamment l’école primaire publique marocaine. Aussi, pour savoir la possibilité d’assurer des cours à distance et de mesurer le degré d’utilisation des TIC dans l’enseignement.

I-                 Qu’est-ce que les TIC dans l’enseignement ?

 

1-    Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)

 

L’acronyme TIC contenant les initiales abréviatives des éléments suivants : Technologie, Information et Communication.

Pour comprendre le terme « Les technologies de l’information et de la Communication » dans sa globalité, nous allons procéder brièvement à la définition de ces trois mots séparément :

Technologie : 

Etymologiquement parlant, ce terme provient du grec technología, téchnē qui signifie « art, compétence » et logía qui signifie « science, discours ». (Wikipedia , s.d.)

Comme définie dans les deux citations ci-dessous, le mot technologie peut être lié à des domaines spécifiques basés sur des outils, des pratiques et des techniques scientifiques. Par exemple technologie de l’information, de construction, de web, de la mécanique, de la santé…etc.

Étude des outils, des techniques et des procédés employés dans les diverses branches de l’industrie. (Petit Larousse illustré, 1988)

 

Ensemble cohérent de savoirs et de pratiques dans un certain domaine technique, fondé sur des principes scientifiques. (Larousse.fr, s.d.)

Information :

L’information est le message parlé ou écrit, en image, en audio ou en vidéo donnant connaissance d’un fait.

En informatique, l’information est un ensemble de données (voix, image…) susceptible d’être collecté, traité et/ou diffusé à l’aide d’un support.

Action d’informer ou de s’informer : l’information des lecteurs. (Petit Larousse illustré, 1988)

Informer : v.t. (Lat. Inforrmare, donner une forme). Mettre au courant de qqch, donner des renseignements sur, avertir, instruire (Ibid.).

 

Tout événement, tout fait, tout jugement porté à la connaissance d'un public plus ou moins large, sous forme d'images, de textes, de discours, de sons.

Nouvelle communiquée par une agence de presse, un journal, la radio, la télévision. (Larousse.fr, s.d.)

 

D'après le dictionnaire d'informatique Morvan (4) l'"information" est un objet à la base de la communication des connaissances et d'après le GUINGUAY-LAURET, autre dictionnaire d'informatique (5), l' "information" est la "signification que l'on attribue à une expression conventionnelle ou "donnée" de telle sorte qu'elle constitue pour l'observateur un élément de connaissance". La "donnée" est, elle, un fait "ou notion représenté sous une forme conventionnelle convenant à une communication, une interprétation ou un traitement soit par l'homme soit par des moyens automatiques" (définition ISO). La "donnée variable" est, "dans les traitements périodiques, une donnée prenant à chaque période des valeurs différentes comme par exemple le nombre d'heures travaillées" (5). (epi.asso.fr, 1981, 1990)

Communication :

Nous définissons la communication dans le cadre des sciences de l’information et de la communication. C’est le rapport homme-machine lié à des techniques permettant la transmission, le partage et la diffusion du message.

Communication : n. f. Le fait de communiquer : être en communication avec qqn. Action de communiquer qqch ; avis, message, renseignement : communication d’une nouvelle. Communication de masse ensemble des moyens e techniques qui permettent la diffusion de messages écrits ou audiovisuels auprès d’une audience vaste et hétérogène. (Petit Larousse illustré, 1988)

 

Science de la communication : ensemble des activités et connaissances concernant la communication au moyen de signes, notamment entre les êtres humains (neurosciences, sciences cognitives, informatique, certaines sciences humaines et sociales). (Rey, 2004)

Alors, les Technologies de l’information et de la communication est l’ensemble des outils et des équipements permettant la transmission des informations et la communication à distance.

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) regroupent l’ensemble des outils, services et techniques utilisés pour la création, l’enregistrement, le traitement et la transmission des informations.

Il s’agit donc principalement de l’informatique, d’Internet, de la radio-télévision (en direct et en différé) et des télécommunications. (Universalis, s.d.)

 

L’ensemble des technologies numériques utilisant l’ordinateur dans le but de but de chercher et de diffuser des informations et/ou d’optimiser la communication. (Guichon, 2012)

 

Le dictionnaire Larousse définit les technologies de l'information et de la communication comme étant un « ensemble des techniques et des équipements informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique (câble, téléphone, Internet, etc.). (wikipedia, 2021)

 

Ensemble d’outils et de ressources technologiques permettant de transmettre, enregistrer, créer, partager ou échanger des informations, notamment les ordinateurs, l’internet (sites Web, blogs et messagerie électronique), les technologies et appareils de diffusion en direct (radio, télévision et diffusion sur l’internet) et en différé (podcast, lecteurs audio et vidéo et supports d’enregistrement) et la téléphonie (fixe ou mobile, satellite, visioconférence, etc.). (unesco.org, s.d.)

L’Encyclopédie de l’Agora définit les TIC de la façon suivante : « elles regroupent à la fois des technologies, de plus en plus informatiques, qui traitent et transmettent de l’information, et qui peuvent contribuer à organiser des connaissances, à résoudre des problèmes, à développer et à réaliser des projets ; elles reposent sur l’utilisation d’un ensemble d’outils, et non d’un seul, qui sont interconnectés, combinés et qui permettent un degré minimal d’interactivité. Elles favorisent alors une plus grande prise en charge de l’apprentissage par l’élève et s’inscrivent ainsi dans les sillons du cognitivisme et du constructivisme. » (Knoerr, 2020)

C’est la production, le traitement et la diffusion des informations par voie électronique. Ces technologies ne se limitent pas dans la transmission, il s’agit aussi de la création et la conception des ressources numériques diffusées en directe et en différé.

Deux domaines sont liés aux technologies de l’information et de la communication : l’informatique et le numérique (le moyen et la technique).

L’informatique est la science du traitement rationnel de l’information par des machines ; et le numérique est le traitement chiffré de l’information, il recouvre les télécommunications et Internet. Malgré tout, le terme TIC se définie aussi selon le secteur d’activité.

2-    Les TIC dans l’enseignement

 

Depuis l’introduction des technologies de l’Information et de la communication dans l’enseignement, leur utilisation a été la préoccupation des acteurs du système éducatif. En classe, en formation, pour l’enseignant ou pour l’élève, l’intégration de ces technologies dans les pratiques pédagogiques nécessite des réflexions au niveau :

·        Du choix du matériel pédagogique adapté aux besoins et au contexte

·        De la mise en place des ressources multimédias

·        De la conception des ressources ou des dispositifs d’apprentissage médiatisé.

Il s’agit des compétences à développer. L’enseignant, le facteur essentiel de contribution à l’utilisation des TIC ne peut pas se transformer ni en informaticien ni en spécialiste en technologie. Donner l’occasion de construire des « savoirs d’action » est plutôt question de logique. Les formations et les pratiques contribuent à l’appropriation desdites technologies. (GUICHON, 2008)

La pratique des technologie de l’information et de la communication dans l’enseignement inquiètent les uns et ravissent les autres :

« Pour les premiers, l’utilisation systématique du numérique éloigne les élèves de la nécessaire fréquentation du livre, fait explorer les capacités d’attention linéaire et encourage un zapping permanent où la séduction du spectaculaire abolit toute rigueur et, finalement, toute véritable culture. Pour les seconds, l’usage des technologies numériques offre des possibilités fabuleuses pour explorer les œuvres humaines sous un jour nouveau, en débusquer les architectures secrètes, en comprendre les enjeux et développer ainsi une pensée personnelle informée et critique. » (DOMINE, 2015)

 


 

II-             Les TIC dans l’enseignement primaire au Maroc

 

En 2008, deux discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI contenant des orientations et des appels aux technologies novatrices. Le Maroc a visé les technologies de l’information et de la communication comme étant un axe stratégique du développement. Elles apportent des opportunités réelles et améliorent la vie quotidienne des citoyens. En revanche, elles exigent un investissement dans la conception et la réalisation, suivant des orientations et des programmes bien définis. (Ministère de L'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, 2009)

L’enseignement est considéré un des secteurs clés qui nécessite aussi une impulsion et une réforme profonde dans le système de l’éducation national. (Ibid.).

1-    Les équipements des ménages en TIC au Maroc

 

Selon les derniers résultats de l’enquête de collecte des indicateurs TIC de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications au titre de l’année 2018, il existe une forte adoption des TIC dans la société Marocaine et une progression des équipements permettant l’usage de l’Internet.

Entre 2011 et 2018, la croissance moyenne de taux de pénétration du Smartphone est de 25,9%. Entre 2010 et 2018, le taux d’internet est de 14,6%.

En 2018, dans le milieu urbain, 72,3% des ménages possèdent un ordinateur et/ou une tablette. Dans le milieu rural, c’est presque la moitié (35,9%).

L’accès à l’internet a été multiplié par 3 en 8 ans. Le mobile est en tête de classement. Il permet cet accès avec un taux de 74,2%.

Les principales motivations des ménages sont :

·        Les réseaux sociaux et les jeux (95,2%)

·        L’actualité (86,1%)

·        Le suivi professionnel (51,3%)

·        Le suivi scolaire (33,3%)

Quant aux enfants âgés de moins de 15 ans, 41% qui utilisent internet avec un contrôle parental de 73%.

56,8% des ménages considèrent que l’école est responsable de l’éducation des enfants à l’usage de l’internet.

(ANRT, 2019)

2-    L’usage des TIC dans l’enseignement primaire à l’école publique marocaine

 

a)     La vision stratégique pour la réforme de l’école 2015-2030

La vision stratégique pour la réforme de l’école 2015-2030 est un projet mené par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) et Mis en œuvre par le Ministère de l’éducation Nationale, de la formation Professionnelle (MENFP).

Tous les acteurs du système éducatif étaient concernés par ce travail collaboratif afin de dégager des fondements pour une École nouvelle tout au long de cette période prédéfinie 2015-2030. Ils ciblent les acquis des apprenants, les pratiques pédagogiques des enseignants et l’état des établissements.

Les technologies numériques sont au cœur des objectifs stratégiques de cette École nouvelle. Et la maîtrise d’usage permet l’innovation et la création d’une société productrice de savoir. (Conseil Supérieur de l'Éducation, de la Formation et de Recherche Scientifique., 2015)

b)    L’école primaire publique au Maroc

L’école primaire publique au Maroc accueille des enfants issus du préscolaire ou des écoles traditionnelles coraniques.

Elle regroupe deux cycles d’enseignement, le premier est considéré comme une phase de consolidation des acquis des apprentissages du préscolaire et au même temps une étape préparatoire avec un maximum d’égalité de chances pour les enfants qui n’ont pas bénéficié d’apprentissage avant l’âge de 6 ans.

Il dure deux ans et permet à l’enfant d’acquérir des connaissances de base à l’écrit et à l’oral en langue arabe, d’être initié à une langue étrangère, d’être sensibilisé à la santé et au monde qui l’ entoure, d’être épanouie avec des activités physiques et artistiques, de construire les premiers outils pour structurer sa pensé.

Le second cycle est une phase approfondie des connaissances et des habiletés. Il dure quatre ans dans la même école que le premier cycle. C’est une extension des apprentissages sur les plans religieux, civiques et éthiques.

On peut le considérer comme une phase d’apprentissage et de développement des capacités nécessaires pour réussir.

Le raisonnement, la réflexion cognitive et les stratégies d’acquisition sont au cœur du programme. L’élève acquiert progressivement des compétences qui lui permettent de maîtriser les éléments clés dans cette étape d’apprentissage.

À la fin des deux cycles, les élèves admis à l’examen normalisé bénéficient d’un certificat d’étude primaire pour passer au cycle collégial de l’enseignement secondaire. (MEN, 2019)

c)     Etat des lieux

Prenant l’exemple du programme GENIE «Généralisation des Technologies d’Information et de Communication dans l’Enseignement », le gouvernement Marocain a visé l’insertion des TIC dans le système éducatif depuis 2006.

Cette initiative nationale est lancée en 2005 afin de chercher l’efficacité au niveau des infrastructures, de la formation des enseignants, des ressources numériques et les pratiques de l’enseignement et de l’apprentissage.

(Unisco, 2018)

Les principaux objectifs de ce programme tournent autour des enseignants : leur participation active, leur contribution à l’amélioration de la qualité de l’enseignement ainsi que leur utilisation efficace des Technologies de l’Information et de la Communication. Alors, deux modules de formations ont eu lieu, l’initiation en informatique et l’usage pédagogique de ces technologies.

(Mohamed Kabbaj, 2009)

Au niveau des infrastructures, 87% des établissements scolaires sont équipés d’un environnement multimédia et connectés à Internet avec filtrage (6500 écoles primaires équipées en valises multimédia).

En ce qui concerne la formation, 70% du corps pédagogique a été formé et 148 centres de formation aux TIC ont été créés dans tout le pays.

(TaalimTice, 2009-2012)

Entre 2010 et 2013, le Laboratoire National de Ressources Numériques (LNRN) a fourni et mis en place des ressources numériques aux écoles via le portail « taalimtice.ma ». (Unisco, 2018)

Dans l’article 33 du bulletin officiel Nº 6944 – 2 joumada I 1442 (17-12-2020), le gouvernement Cherche à améliorer la qualité d’apprentissage et de formation par l’intensification des nouvelles technologies de l’éducation. Il appelle au renforcement de l’intégration des TIC dans l’enseignement, à la création des laboratoires des ressources numérique, et au développement de l’enseignement à distance comme complément à l’apprentissage en présentiel.

Cela dans une démarche progressive et dans une perspective de généralisation.

(Secrétariat Général du Gouvernement, 2020)

 

De nombreux outils (plateformes, logiciels, applications et ressources pédagogiques, programmes des chaînes télévisées …etc.) sont mis en place avant et pendant la pandémie Covid-19 :

MASSAR : un système de gestion scolaire mis en œuvre en 2014 avec une généralisation d’accès en 2016. Il permet le suivi individuel de l’élève ainsi que son parcours éducatif. C’est une base de données qui peut servir les projets nationaux de réforme pour une meilleure qualité d’enseignement. (Massar - système de gestion scolaire, s.d.)

Le mercredi 03 mars 2021, Le ministère de l’Éducation nationale lance officiellement trois nouvelles applications mobiles et téléchargeables gratuitement afin de facilité l’accès aux enseignants, élèves et parents :

MASSAR MOUDARIS est une application de gestion et de suivi des activités de classe (des absences, des devoirs, du cahier de texte, des contrôles continus, des Notes…etc). Elle permet à l’enseignant de consulter le parcours scolaire de l’élève. (gov.men.massar.professeur, 2021)

MASSAR MOUTAMADRIS : c’est une application de suivi individuel en temps réel. L’élève reçoit une notification en cas d’absence, de devoir à rendre ou d’une note d’un contrôle continu. Il peut consulter ses devoirs, son cahier de textes, les résultats ou les dates des contrôles continues. (gov.men.massar.eleve, 2021)

MASSAR TUTEURS : C’est une application avec un système de notification permettant aux parents d’élève de suivre les activités de classe de leurs enfants en temps réel ainsi que leur parcours scolaire. (gov.men.massar.tuteur, 2021)

TAALIMTICE : C’est un portail national accessible à tous les acteurs du système éducatif marocain via l’adresse http://www.taalimtice.ma. Il contient trois espaces majeurs : espace informatif, espace collaboratif et espace ressources numériques. Il permet l’échange des informations dans le domaine des TICE et la participation active à travers la conception. Tout utilisateur inscrit peut profiter des ressources numériques mises en place dans le cadre des projets régionaux et nationaux.  . (GENews N°8, 2011)

TELMIDTICE est une plateforme d’enseignement à distance, nommée aussi « soutiensco2021 » et destinée à tous les niveaux. Elle est créée pour faire face à la situation de crise sanitaire de Covid-19 au moment du confinement et elle fournit aux élèves un ensemble de ressources numériques sous forme de vidéos, applications, fichiers interactifs…etc. (moutamadris.ma, 2021)

MOOCGENIETICE : est une plateforme d’apprentissage accessible aux professionnels de l’éducation à tout moment, selon leur besoin et leur rythme. Elle offre un espace en ligne, alimenté des cours et des ressources spécialisés dans l’apprentissage et l’enseignement. (Espace de la communication MOOCGenieTICE, 2014)

E-TAKWINE : est une plateforme de formation à distance au profit des enseignants contractuels, elle vise à renforcer leurs acquis en planification des apprentissages, de gestion de classe, informatique, TIC …etc.

MICROSOFT TEAMS   : est une plateforme collaborative mise en place à partir du lundi 23 mars 2020 officiellement par le ministère de l’éducation Nationale afin d’assurer la continuité pédagogique. Cet espace est intégré dans le système de gestion scolaire MASSAR pour les écoles publiques avec une couverture de 52% des classes virtuelles et les écoles privées de 15%. (Ministère de l'Éducation Nationale, 2020)

L’état des lieux des utilisations des TIC dans l’enseignement à l’école primaire au Maroc ainsi que les outils mis en place nous permet de repérer la capacité d’intégration de ces technologies dans le système éducatif et identifier les obstacles qui entravent les pratiques en classes.

De nombreux acteurs d’enseignement ont été mobilisés pour relever le défi et réussir l’intégration des technologies de l’Information et de la Communication dans le système éducation à tous les niveaux : administration, suivi pédagogique, formation, encadrement et gestion. Cela dans le cadre des orientations de la vision stratégique de la réforme 2015-2030.

Avec la crise sanitaire de la Covid-19, des plateformes ont été créés afin de permettre aux enseignants d’assurer la continuité pédagogique et aux élèves d’y accéder facilement.

De nombreux éléments sont mis à l’étude au niveau de l’utilisation des dites technologies. Il ne s’agit pas d’une occasion pour une transformation digitale.  Il est plutôt question d’une nécessité qui permet de donner l’occasion aux élèves d’innover et aux enseignants de construire des savoir-faire en la matière.

CHAINE TELEVISEE

La chaîne TV Attakafiya est une chaîne éducative à la base, de savoir et de culture consacrée aux émissions de divertissement et aux apprentissages. Elle a été alimentée des ressources numériques au moment du confinement pour garantir la continuité pédagogique et l’apprentissage scolaire pour tous les apprenants. Elle fait partie de la Société Nationale de Radiodiffusion e de télévision (SNRT). (snrt.ma, 2009)

 

3) La pandémie de COVID-19

 

La Covid-19 est une maladie infectieuse transmissible des personnes infectées. Sa propagation a commencé en décembre 2019 dans la ville de Wuhan en chine avant de devenir une épidémie nationale.

Le mot Covid-19 désigne la pathologie, la maladie provoquée par le coronavirus responsable d’une pandémie au début de l’année 2020.

De la même façon qu’en 2003 un coronavirus avait entraîné une épidémie de SRAS (acronyme de syndrome respiratoire aigu sévère), celui de 2020 est à l’origine d’une pandémie de Covid-19, ou par abréviation, de Covid.

Par raccourci, le mot Covid-19 est parfois utilisé pour désigner le virus lui-même. (dictionnaire.orthodidacte, s.d.)

 

Le mot Covid-19 est apparu le 11 février 2020, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné un nom à la pathologie provoquée par le virus connu jusque-là sous le nom technique de 2019-nCov, et d’abord appelé coronavirus de Wuhan. Ce renommage a notamment pour but d’éviter de stigmatiser la région qui était le premier foyer connu de cette pandémie.

Covid-19 est formé à partir des syllabes co et vi empruntées au mot coronavirus, et de l’initiale du mot anglais disease, qui signifie « maladie, pathologie ». Le nombre 19 correspond à l’année d’apparition du virus chez l’être humain : 2019 (Ibid.).

Cette situation de crise a conduit à la suspension des cours et à la fermeture des écoles. Une continuité à distance a été mise en place durant toute la période de confinement qui a duré près de six mois.

Le président de l’Association des pédiatres de Rabat « Khalid BOUHMOUCH » a été interviewé par le magazine hebdomadaire TELQUEL en septembre 2020. Il a confirmé que les enfants sont moins touchés par le virus et contaminent rarement les adultes. Il a favorisé les bénéfices des cours en présentiel et l’épanouissement social de l’enfant et il a invité les adultes à être prudent au risque de transmission.

Ses conseils étaient destinés aux médecins afin d’expliquer aux parents les particularités de l’année scolaire 2020-2021 et les rassurer sur le risque encouru. Il a appelé à la vigilance et au calme dans le cas de contamination dans les écoles. Vu les grandes disparités entre les villes et les campagnes, entre l’enseignement public et le privé, le président de l’association invite les responsables de toutes les institutions à la sensibilisation des parents et à la responsabilisation des enfants pour leur protection. Il a signalé que les pédiatres sont disponibles au sein de leurs cabinets, par téléphone et les réseaux sociaux. De plus, une panoplie de recommandations est mise en place pour que la rentrée scolaire de cette année passe dans les bonnes conditions. (LEFEBRURE, 2020)

La rentrée scolaire 2020-2021 était différente des précédentes. Le ministère de l’Education nationale a privilégié le mode à distance mais avec une possibilité de choix des cours en présentiel de la part des parents. Un formulaire téléchargeable via le système de gestion scolaire MASSAR-WALIYE est mis au profit des familles désireuses ce mode d’enseignement. (waliye, 2020)

Cette décision a provoqué une polémique :

« La communication du ministère n’est pas claire et donne une image assez abstraite de cette rentrée. Il me semble que c’est le ministère qui doit gérer son secteur de tutelle et ne pas laisser les parents livrés à eux même dans ce contexte difficile. »

« Supposons que 100% des parents choisissent l’enseignement en présentiel ou au contraire à distance, comment ces choix vont être harmonisés ? »

Réagissait dans nos colonnes Ali Fannach, vice-président de la fédération nationale des associations de parents d’élèves du Maroc (FNAPM) suite à l’annonce du ministère.

« Pour l’instituteur, c’est flou. Nous n’avons pas de visibilité sur ce à quoi ressemblera la rentrée scolaire. Nous attendons que les parents choisissent entre l’enseignement à distance et le présentiel pour ensuite nous adapter », témoigne de son côté Samira S., enseignante de français dans un collège public situé dans une commune rurale près dEl Jadida.  (LEFEBRURE, 2020)

Le 28 août 2020, par une note ministérielle N°039x20, le ministre saaïd AMZAZI s’est adressé aux responsables des directions centrales et régionales ainsi qu’aux directeurs des Académies Régionales de l’Education et de la Formation (AREF). Des modalités d’organisation des cours à distance et en présentiel sont à adapter selon les niveaux (primaire, collège, lycée), les capacités des classes et l’évolution de la pandémie. Une série des dispositifs sont proposés :

-         Le système hybride : Une combinaison des cours en présentiel et à distance. Les écoles pourront accueillir les élèves en alternance et suivant la capacité de la salle de classe.

-         Le protocole sanitaire : aération et désinfections des classes, maintenir la distanciation, le lavage des mains, le port de masque dans les transports, les cantines …etc.

 (MEN, 2020)

III-          L’utilisation des TIC dans l’enseignement primaire pendant la pandémie de la Covid-19

1-    L’utilisation des TIC en question

Nous rappelons que notre objectif tourne autour d’une réflexion méthodologique sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’école primaire publique au Maroc. Cette crise sanitaire de Covid-19 permet aux acteurs du système de l’enseignement au Maroc de se poser des questions à propos des équipements en TIC et de leur exploitation, de la formation des enseignants ainsi que les pratiques pédagogiques.

Notre enquête s’est appuyée sur un échantillon de quatre-vingt-dix enseignants de toutes les matières de l’école publique primaire marocaine : langue arabe, langue française, mathématiques, activités scientifiques, histoire-géographie et éducation à la citoyenneté. Ce sont des enseignants ayant exercé avant et pendant la crise sanitaire de la Covid-19 dans des écoles publiques du milieu rural et urbain.

Le questionnaire contient 33 questions de types fermées à choix multiples. Elles sont réparties en deux rubriques.

La première, est pour recueillir tous les éléments permettant de définir les profils des enseignants au niveau de leur connaissance et leur usage de matériel informatique ainsi que leur degré de maîtrise. Cela nous éclairera sur l’accessibilité aux différents outils pédagogiques proposés par le ministère de l’Education nationale.

La deuxième, contient deux parties : la première concerne la période avant la pandémie, la seconde concerne la période pendant la pandémie.

Ces deux dernières parties, clés de notre projet, nous donne une visibilité sur l’effet de cette crise sanitaire de Covid-19 sur les pratiques pédagogiques des enseignants en utilisant les TIC. Ainsi le rôle que jouent la formation et l’implication de l’enseignant sur la motivation des élèves dans leur parcours scolaire.

Nous avons opté pour le moyen le plus facile et le plus répandu au Maroc, WHATSAPP. C’est une application de messagerie et de communication audio et vidéo pour smartphone et Windows, l’accès rapide et pratique pour recueillir les résultats de notre enquête.

Avec une demande et une définition introductive, le questionnaire est diffusé auprès de trois groupes :

1.     Un groupe WhatsApp des directeurs des établissements primaires publics marocains ; majoritairement sont du milieu rural à l’aide d’un agent administratif de l'Académie Régionale d'Éducation et de Formation (AREF) de la ville d’El Jadida.  

2.     Un groupe d’étudiants de l’université d’El Jadida contenants des enseignants des écoles publiques.

3.     Un groupe d’enseignants de l’Institut français d’El Jadida où près de 20% sont de l’école primaire publique marocaine.

Nous avons suivi le déroulement des réponses jusqu’à ce que le chiffre soit arrondi à 90, c’est la cible de cette enquête.

C’est une étude quantitative qui nous permet d’analyser l’utilisation personnelle, professionnelle et pédagogique des TIC par les enseignants des écoles publiques de l’enseignement primaire au Maroc, notamment de la ville d’El jadida. Cela est dans un cadre d’état d’urgence qui a commencé le 20 mars 2020 suite au début de la propagation de la pandémie Covid-19 sur le territoire marocain.

Figure 3 : Niveau et équipements des enseignants en informatique 

Figure 1 : profil de l’enseignant

Figure 2 : Expérience des enseignants


Figure 4 : Usage et maîtrise des équipements personnels numériques 



Figure 10 : La continuité pédagogique


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